Encore un jour où : mes copines et moi décidons de faire les férias de Bayonne.

Mauvaise idée de base.

Evelyne habitant là-bas, nous avons un pied à terre. Merci mon Dieu parce que le camping sauvage, mon dos ne le supporte plus. Il ne supporte plus rien de toute façon. La dernière fois que je me suis baissée pour ramasser un truc par terre, j’ai mis trois jours à m’en remettre.

Bref.

Nous y allons avec Groziz, le copain d’Evelyne. On s’habille de blanc et de rouge, on boit des bières avec Simplet (oui oui je fais référence au nain) et deux copines que nous appellerons Kit et Kat.

Et on attend qu’Evelyne débauche.

Une fois qu’elle arrive, on décolle. Mais avant ça on fait des bouteilles pour la soirée, histoire de ne pas se dessécher. De vrais ados.

Bref.

Simplet nous annonce qu’il doit retrouver sa copine place de la mairie à 22 heures pour assister à la traditionnelle remise de clés ouvrant les fêtes de Bayonne.

On le suit.

Très mauvaise idée.

Sachez qu’à partir de ce moment, vous allez assister à une cascade de mauvaises idées découlant de la première très mauvaise idée prenant elle-même source dans la fameuse mauvaise idée de base.

Explications :

Nous arrivons en retard pour la remise des clés.

Beaucoup de personnes vont dans le sens inverse. Je les entends dire que ce n’est pas la peine d’aller à la mairie, que les clés ont été remises et qu’il y a trop de monde.

Je signale ces propos à mes camarades qui se foutent royalement de ce que je dis. En temps normal je me serais énervée, mais là, prise dans l’euphorie du moment, je n’insiste pas.

Encore une mauvaise idée. Fait chier à force.

Nous continuons notre route.

Arrivés place de la mairie.

Il y a du monde effectivement.

Feu d’artifice : rouge, vert, jaune, rouge, bleu. Oulala c’est joli, mais il faut qu’on se casse avant la fin parce que sinon, ce sera la fin pour nous.

Encore une fois je le dis à mes copains, mais tout le monde se fout de ce que je raconte. Ça commence à devenir lassant.

Simplet veut à tout prix retrouver sa copine.

J’ai envie de lui dire qu’il baisera un autre jour, mais ça a l’air de lui tenir à cœur. Soit.

Pour se faire il décide que nous devons encore plus nous enfoncer dans la foule.

Vous sentez arriver LA mauvaise idée qui surpasse toutes les autres mauvaises idées que vous avez ou auriez pu avoir au cours de votre vie ?

Donc, nous nous dirigeons les uns derrière les autres, vers l’épicentre de la foule en liesse.

Non pardon, vers l’épicentre de la foule en état d’ébriété avancée.

Qui dit ébriété, dit mâles se sentant obligés de faire démonstration de leur évidente supériorité sur tout autre mâle se trouvant à moins de deux mètres. Ceci se traduisant par des débuts de bagarres ponctuées de : "QUOI QUOI ?? QU’EST-CE QUE T’AS CONNARD ? ".

OK les mecs, vous avez des muscles, des poils, un gros zizi et vous savez faire du feu. On a saisi.

MAINTENANT AVANCEEEEEEEZZZZZ !

Nous voilà nous, six nains et un géant en plein milieu de mouvements contraires, tous visant à s’extirper de la place de la mort par multiples causes. Les principales étant : l’écrasement, la suffocation, le piétinement, la lapidation, le cognage de têtes, etc.

On ne se sera jamais autant fait peloter de notre vie comme l’aura fait remarquer Kit.

En effet, coincés au milieu de toute cette masse de gens, Paulette se faisait compresser les seins, les filles évitaient les mains baladeuses et moi j’essayais de me défaire du type qui me pinçait la fesse droite depuis cinq minutes. C’est long cinq minutes.

Bien sûr il faisait très chaud. Je colle, elles collent, ils collent, nous collons, tout le monde colle. DE-GUEU-LASSE !

Au bout d’un petit moment de compression totale et passablement douloureuse, on a décidé de sortir de la foule sans retrouver la copine de Simplet.

Fuck, nous d’abord.

Il semblerait, je ne sais comment, que tout le monde ait eu la même idée que nous.

Etrange.

Ils ont dû entendre notre plan d’auto-sauvetage et, le trouvant tellement excellent, ils nous l’ont volé. Bande de bâtards.

Bref, une mauvaise idée supplémentaire ne faisant pas de mal, nous avons essayé de nous embarquer dans une petite rue.

Comme cinq mille autres personnes.

L’ampoule apparue un peu plus tôt au-dessus de nos têtes signalant l’idée de génie, s’éteint directement. Elle explose même.

Heureusement on croise un groupe de gens sympa en file indienne. L’éclaireur me dit qu’il faut se mettre de profil pour passer. Réponse : « oui mais je suis aussi large de profil que de face ». Le groupe entier éclate de rire et moi aussi. D’ailleurs, je ris encore de ma blague. Autosatisfaction.

Autant vous dire, que ça pue là-dedans. En plus, étant toutes de taille plus ou moins petite, on se trouve à niveau de dessous de bras… De l’air, de l’air, de l’air !!

Evelyne, elle, est extrêmement préoccupée par l'idée de perdre sa boite de Pringles qu'elle a prise avec elle. D'ailleurs elle invite les gens à ne pas lui écraser ses gâteaux à grand coup de : "MES PRINGLES! ATTENTION À MES PRINGLES!!".Elle a le sens des priorités.

Résultat: arriva ce qui devait arriver : culbuto géant.

Et bam, deux lignes de personnes s’effondrent devant nous.

Et qui s’étale au sol comme une grosse merde parce qu’elle a les deux jambes bloquées jusqu’aux genoux par les gens derrière elle ?

Bah oui, moi.

Evelyne m’avait prévenu que cette soirée allait être une soirée Bobby-boulet. Je m’étais offusquée de cette remarque pas très gentille. Force est de constater qu’Evelyne avait raison.

Je m’écrase au sol et entends Paulette crier: « BOBBY A TERRE, BOBBY A TERRE ! » Sur le coup, j'ai presque envie d'en rire.

Quand je suis tombée, j’ai paniqué. J’avoue.

Quand je sentais les gens me piétiner les jambes, j’ai paniqué. J’avoue.

Quand j’ai senti que les gens ne me piétinaient plus seulement les jambes mais aussi le dos, j’ai paniqué. J’avoue.

Quand j’ai vu que quoi que je fasse je n’arrivais pas à me relever, j’ai paniqué. J’avoue.

Je me retourne et voit la ligne derrière moi, où se trouvait Groziz, essayait de bloquer les gens qui poussaient comme des bourrins.

Ça me permet de dégager une jambe en donnant un coup de pied dans un innocent tibia et de me relever avec l’aide de Paulette.

Première pensée une fois debout : « merde, j’ai perdu la bouteille. Chier ! ».

Deuxième pensée une fois debout : « ohlala, je suis toute décoiffée. Chier ! ».

J’ai le sens des priorités moi aussi.

Evelyne, elle, a perdu ses Pringles.Triple chier !

Au même moment, Paulette est complètement écrasée par ce qui ressemble à une équipe de rugbyman et crie « AÏE MES SEINS ».

Evelyne elle, se fait éclater le dos par des gens tous plus gros et plus grands qu’elle. La pauvre, elle mesure un mètre soixante et est épaisse comme un filet de vinaigre. Elle va crever si on la laisse là.

Au moment ou je me remets debout, on se regarde toutes les trois en même temps et nous lisons exactement le même message écrit en grosses lettres rouges clignotantes dans nos yeux respectifs : ON VA CREVER !

Joséphine (ma personnalité dominante névrotique et délirante à tendance psychotique), bien cachée dans un coin de me tête, trouve de bon goût de me refaire la scène de Gandalf dans le Seigneur des anneaux « vouuus neeee pass'reeeeeezzz paaaaas ! ». Et elle est morte de rire cette conne.

TAGUEULE JOJO, C’EST PAS LE MOMENT !

Kit et Kat ne s’en sortent pas mieux. Elles sont ballotées et poussées de partout cherchant de l’air sans grand succès.

Et évidement, des filles autour de nous se mettent à pleurer. Oulala les filles, faites comme moi, ne paniquez pas enfin… rire ironique.

Et pour couronner le tout, on a perdu Simplet.

Par la suite, je me suis jetée dans les bras de Paulette, un peu suffocante et manquant de lui rouler un patin (elle a tourné la tête en même temps que moi aussi). Evelyne nous dit de regarder en l’air pour respirer.

Bonne idée!

Seul Groziz le géant ne s’en sort pas trop mal. Malgré le fait qu’une fille se soit agrippée à son k-way (oui il avait un k-way, no comment),et ceci sans faire exprès selon elle.

Enfin, elle s’était enroulée le bras trois fois autour de la manche de l’anorak, alors pour le "OUPS, je n’avais pas vu", elle repassera. Et en plus on lui a volé sa bouteille. Même dans la panique générale, certains ne perdent pas le nord.

Du coup on n’a plus rien à boire. Tout fout le camp.

On avance difficilement et Groziz tente d’attraper Evelyne qui fait une tête de « aie, aie, aie, j’ai mal, j’ai très-très mal ». Sans succès. Elle était plus proche de moi. Je l’ai chopée par le bras et l’ai tirée vers moi sans ménagement pour les gens autour.

Je répète : fuck, nous d’abord.

Bref, en résumé, c’est la merde.

A grand coup de coude, de pousses-toi de là que je m’y mette et de poussez-moi excusez-vous, on arrive à se faufiler sur la terrasse d’un bar, un peu choqués.

Un mec nous dit que si on ne veut pas se faire piétiner, il ne faut pas venir en féria.

Nos six paires d’yeux le regardent dubitatifs : Ah bah oui, c’est donc ça le but des férias ? Nous on pensait qu’on y allait pour s’amuser. Décidément on est vraiment des gros cons !

Une fois dégagé de tout cette foule, la bière de la survie fût décrétée.

Piouf !

Bon, on en a quand même perdu un. Nous le retrouvons un peu plus tard.

Pas du tout affolé, il nous dit nonchalamment: « non mais je suis tombé mais j’ai tout donné tu vois, question de survie ; pis une fois que je me suis relevé, bah je me suis laissé porter, comme dans une baïne, il ne faut pas paniquer quoi. ».

Six paires d’yeux le regardent dubitatifs (encore une fois). Les miens ont envie de lui mettre une beigne !

Une fois tous ensemble, on repart.

Recherche de la copine de Simplet en pleine fêtes de Bayonne, acte deux.

Pour la petite histoire, Paulette est l’ex de Simplet.

Elle a donc failli perdre une miche, elle s’est faite piétiner, elle a essuyé des insultes (oui, les gens sont extrêmement agressifs, c’est diiingue) et j’en passe. Tout ça pour retrouver la nouvelle copine de son ex…

Autant vous dire que j’ai bien ri !

Bref, une semaine plus tard on a mal au dos. Deux d’entre nous ont déjà dû aller faire un tour chez l’ostéopathe.

Too old for this shit !

Moralité : l’histoire a pourtant prouvée qu’il ne faut jamais suivre les idées d’un homme mesurant moins d’un mètre soixante-dix. Nous n’apprenons donc rien des erreurs passées ?

Signé : #jaitoujoursraison#laprochainefoisvousmécouterez#merde

PS : j’ai quand même trouvé le moyen en plein cœur de la foule, de gueuler sur un mec qui avait emmené ses enfants et se plaignait que les gens poussent.

Mais qu’est-ce que tu amènes tes gosses en féria bouffon ?! (Moi non plus je ne perds pas le nord !)

Grosso-modo Martine est presque prête pour une bonne féria!
Grosso-modo Martine est presque prête pour une bonne féria!
Grosso-modo Martine est presque prête pour une bonne féria!

Grosso-modo Martine est presque prête pour une bonne féria!

Et on finit par un bon selfie-survivor bien dégueulasse

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